Extrait
de l'article sur l'inauguration des nouvelles installations
dans
le Progrès du 16/04/03
La maison de retraite Saint-Joseph
une maison chargée d'histoire
A
Jasseron, certains l'appellent encore "l'ancien
couvent" ou "la maison de retraite des
sœurs".
Mais qu'en est-il de cette grande bâtisse
imposante qui attire forcément l'attention
lorsqu'on se trouve au centre du Village ?
Vers
la fin du 18ème siècle c'est la demeure
de Thomas Riboud, avocat, député, homme
célèbre dans notre région pour avoir
sauvé l'église de Brou au moment de la Révolution.
Il l'occupa jusqu'à sa mort en 1835.
Quelques années plus tard, les sœurs de la
congrégation de St Joseph, à la recherche
d'une grande propriété pouvant accueillir
les "sœurs aînées" en quête
d'un repos mérité, s'installent dans ces
lieux et transforment le bâtiment en maison de retraite.
Les religieuses les plus âgées sont alors
entourées par d'autres sœurs plus jeunes qui
exploitent aussi un domaine agricole alentours pour faire
fonctionner cet établissement.
Peu à peu la congrégation élargie
sa propriété en faisant l'acquisition de
terrains et de bâtiments voisins dont le clos St
Jean.
Dans les années 1870 on agrandit "la grande
maison" en ajoutant deux ailes au bâtiment
principal et en construisant une église.
A la fin du 19ème siècle la congrégation
acquiert le Château St Angèle qui servira
de maison d'accueil aux familles de passage.
Rénovation
et reconstruction
Les années passent et les religieuses deviennent
de moins en moins nombreuses.
Dans les années 1970, leur activité agricole
baissant, elles vendent une partie de leur domaine: le
pré des éclosaies, le Château St Angèle,
la salle de théâtre devenu la salle St Sébastien,
et réfléchissent à un aménagement
de l'établissement aux nouvelles normes.
A cette époque l'embauche de laïcs pour s'occuper
des pensionnaires devient indispensable.
En 1989 naît l'Association "Maison St Joseph"
avec l'arrivée du premier directeur extérieur
à la congrégation.
Les problèmes posés par la vétusté
et la séparation des 2 bâtiments accueillant
les chambres conduisent le conseil d'administration à
prendre la décision d'étudier des projets
de travaux de restructuration.
Après une dizaine d'année de réflexions
et d'études un grand chantier démarre fin
1999.
Un nouveau directeur, Dominique Gelmini, est nommé,
avec la lourde tâche d'organiser le fonctionnement
de la maison pendant les travaux.
Tous
ces travaux durent 3 années, pour un budget de
5 millions d'Euros et débouchent au mois d'octobre
2002 sur la mise en service d'un établissement
tout neuf. Les pensionnaires hébergés jusqu'alors
dans le bâtiment du Clos St Jean aménagent
dans la nouvelle "grande maison" libérant
ainsi ces logements excentrés.
Les 79 lits que compte l'établissement, sont désormais
tous regroupés au même endroit.
La
fête de l'école organisée par le Groupe
d'Animation scolaire fut l'occasion, pour l'association
de fêter également son vingt cinquième
anniversaire.
Les
dix présidents successifs ont été conviés
pour cet événement. A l'exception d'une seule
présidente indisponible, tous ont répondu
positivement à cette invitation et se sont présentés
aux enfants et aux parents d'élèves.
Ensemble, ils représentent le quart de siècle
d'existence de cette association devenue quasiment indispensable
à la vie scolaire et périscolaire de la commune.
L'accroissement de la population
crée des nouveaux besoins pour les enfants.
Pourtant à l'origine le pari n'était pas gagné
d'avance.
Depuis longtemps, les élèves venant des hameaux
éloignés du cœur du village tels que
le Canton, les Combes, les Maisons Rouges et Tiremale, avaient
la possibilité de prendre leurs repas, préparés
par Mme Fraisse, dans une pièce exiguë du bâtiment
principal de l'école.
La coopérative scolaire gérait ce service
utilisé par une dizaine d'enfants.
Dans les années 70, le village s'enrichit de nouvelles
habitations créant une croissance importante de la
population.
Le nombre d'habitants passe de 716 en 1975 à 1029
en septembre 1982 soit une augmentation de plus de 43 %
en 7 ans.
Ces nouveaux Jasseronnais, souvent des jeunes couples avec
de jeunes enfants, arrivent avec des idées nouvelles.
A cette époque naissent les premiers conseils d'écoles
comme on les connaît aujourd'hui.
Les parents entrent dans l'organisation de la vie scolaire.
Ils sont de plus en plus nombreux à travailler à
l'extérieur du village. Ils ont besoin d'assistance
pour s'occuper de leurs enfants pour le repas de midi .
L'organisation du moment n'est plus adapté à
l'évolution de la population et de ses besoins.
Un
début difficile
En 1978, Bernard Pabot, parent d'élèves et
membre du conseil d'école, imagine avec "un
ensemble de gens dont le cœur était du côté
de l'école publique" comme il le dit lui-même,
la création d'une association dont l'objectif n'était
pas essentiellement de nourrir les enfants mais de s'occuper
de l'aide à l'école.
Le projet se réalise. Le Groupe d'Animation Scolaire,
ou GAS, est né.
Une jeunesse qui se révèle délicate
et difficile matériellement et financièrement,
mais que les bénévoles successifs arriveront
à maîtriser avec l'aide de la municipalité,
pour arriver aujourd'hui, à voir vivre une association
âgée de vingt cinq ans, en pleine forme, permettant
aux parents et aux enfants de bénéficier d'une
cantine scolaire, d'une garderie et d'animations péri-scolaires
de qualité.
L'école trouve également un soutien de la
part de ce groupe puisqu'il joue le rôle de sou des
écoles et l'aide lors de la réalisation des
projets scolaires. Les moins jeunes sont également
concernés par le GAS car la bibliothèque municipale
en est une sous-section
En témoigne la cérémonie des vœux
en 1994, lors de laquelle Bernard Chanel,
maire, parle encore de S.I.E.PR qui deviendra rapidement
la communauté de communes.
Il annonce la restructuration de l'immeuble "Cretin,
ancienne poste" en salle polyvalente, qui accueillera
une salle des fêtes et des bureaux pour la mairie.
Le recensement complémentaire enregistre 1253 habitants
Parmi les conseillers municipaux et adjoints, Maurice
Cornudet s'occupe des travaux, Hubert Débias
travaille sur le budget communal, Françoise
Arlot est chargée des affaires sociales.
Les affaires scolaires sont suivies par Bernard
Dupin. Michel Blanc président
du Comité des Fêtes, s'affaire déjà
autour des massifs fleuris de la commune. Solange
Débias qualifie cette saison des fleurs
courte mais éclatante. Joseph Benezeth
est chargé de la communication communale et transmet
les informations de Jasseron à votre journal "Le
Progrès". Jean Galle, suit
les dossiers d'urbanisme et d'agriculture.
Avec 147 inscrits à l'école, une 6ème
classe est créée et Marie
Picard prend les commandes du Groupe d'Animation
Scolaire en remplacement de Sylvie Fayard.
Du
côté des associations, c'est une année
de changement, car six nouveaux présidents sont élus,
preuve de la vitalité et de l'esprit de renouveau
des sociétés locales.
Chez les Sapeurs-Pompiers, Jean-Claude Roset
remplace Maurice Cornudet à la présidence
de l'Amicale.
A la société de Chasse, Michel Goyet
succède à Claude Cornudet.
A L'Union Sportive Jasseron-Meillonnas Basket, Alex
Carminati laisse sa place à Bernard
Plantin de Meillonnas.
L'assemblée générale du Football Club
de Saint-Just Jasseron Meillonnas désigne
Noël Jacquemin comme président en remplacement
de Pierre Molard.
Rose-Marie Dérudet est la nouvelle déléguée
locale de la Croix-Rouge suite au départ de André
Bagne.
Chez les Ainés Ruraux du Président André
Jossier, Marie Gillet, 94 ans
est déjà la doyenne de la commune et compte
parmi les cent adhérents du club.
Le Comité des Fêtes prend sous son aile le
nouveau club des jeunes qui vient de se constituer.
Il organise la fête du 14 juillet à l'étang
des Bennonnières, avec un spectacle de joutes, en
collaboration avec le Comité de Fleurissement. Il
s'équipe d'un parquet démontable de soixante
mètres carrés.
L'église, pendant la période pascale, accueille
une nouvelle fois le spectacle de "La Passion"
organisé par l'Association Paroissiale.
L'USJM Basket est ravi de l'installation du chauffage
dans la salle des sports.
La gym volontaire, sous la présidence d'Elisabeth
Delrieu-Arlot, accueille une vingtaine de membres
qui maintiennent leur forme, le jeudi soir au foyer
Crétin.
Louis
Mouthier à l'origine de la présence aéronautique
à Bourg
Au
début du siècle dernier, en 1910, à
l'époque où des hommes s'évertuent
à faire décoller des machines volantes,
un homme, plusieurs fois champion de l'Ain de courses
à bicyclette réussi à réunir
la somme d'argent nécessaire pour réaliser
son rêve : acquérir un avion.
Il reçoit sa commande dans des caisses : un aéronef
en pièces détachées, accompagné
d'un hangar démontable et d'une notice d'emploi.
Il
s'installe sur le terrain d'Ambérieu en Bugey,
point de départ pour de nombreuses démonstrations
de vol dans toute la région. Ce personnage se nomme Louis Mouthier.
Il se pose à Bourg, pour la première
fois, sur l'hippodrome des Vennes le 24 juillet
1911 vers six heures du matin
Dans cette ville, il organisera, avec plusieurs autres
pilotes, dans l'année qui suit deux meetings
attirant de nombreux spectateurs.
Suite au succès de cette nouvelle activité,
le Conseil Municipal de Bourg propose le 5
novembre 1913, d'établir au communal
des Vennes, sur le champ de manœuvre, une "aire
d'atterrissage" pour avions civils et militaires.
C'est là que s'entraînera Louis Mouthier
accompagné d'autres passionnés. C'est le départ de la présence
aéronautique à Bourg.
A cette époque, les premiers baptêmes
de l'air sont réalisés sur un aéroplane
construit par les bressans Charles et Gabriel Voisin.
Naissance
de l'aéroclub de l'Ain
Il
faut attendre l'arrivée à Bourg de Emile
Colombat pour qu'un projet d'association se concrétise.
Il se lie d'amitié avec un groupe de passionnés,
et ensemble ils déposent les statuts de l'aéro-club
de l'Ain déclarant son siège social
à la mairie de Bourg en Bresse. Fin 1930, l'aéroclub de l'Ain est né.
Le premier bureau est constitué de Jean Degrond,
président ; Louis Mouthier, vice-président
; Noël Villefranche, trésorier et Emile
Colombat, secrétaire.
Une vive activité stoppée par la guerre
Le premier avion, un planeur Avia XI A est acheté
le 26 avril 1931. Il sera baptisé
"La Poularde". De gros élastiques bien
étirés catapultent l'avion pour l'aider à
décoller.
Cet appareil est revendu le 23 octobre 1932
à l'aéro-club de Vienne. En 1932 un monoplan, le Potez 36 F Alty
est financé par souscription d'actions de cent francs.
Suite à un accident de décollage, il est remplacé
en 1933 par un nouveau modèle le
Potez 36F Amei qui sera également accidenté
en 1939 et tombera en désuétude pendant
la deuxième guerre mondiale En 1935 Pierre Theppe participe à
la création du Club d'Aviation Junior, affilié
à l'Aéro-club de l'Ain, qui s'occupe de la
construction de modèles réduits. En 1937, un deuxième club aéronautique,
Le Club Aéronautique Bressan, basé sur le
terrain d'Ambérieu-en-Bugey, voit le jour sous l'égide
du gouvernement.
Pendant la guerre de 39/45, les activités des deux
clubs cessent.
La
renaissance d'après-guerre
Après la guerre le club burgien et le club bugiste
fusionnent pour donner naissance officiellement le
15 mars 1946, à l'Aéro-club populaire
de Bourg dont le siège est à l'hôtel
du Commerce de l'avenue Pierre Sémard à Bourg. En septembre 1949, un hélicoptère
se pose pour la première fois à Bourg. Il
est la propriété de la nouvelle section hélicoptère
de l'aéroclub. Les premiers baptêmes "hélico"
ont lieu au "Clos Tardy", emplacement actuel du
Lycée Carriat.
Cette même année le classement du terrain des
Vennes en terrain privé est accueilli avec enthousiasme
par l'association. En 1959, la formation des élèves
pilotes étant toujours interdite à Bourg,
le club développe cette activité sur un terrain
loué et aménagé à ses frais
à La Tranclière sous le nom de "terrain
Bourg-Pont d'Ain". En 1962, Charles Perrier est le premier
instructeur diplômé du club. Pendant 25 ans,
il formera des générations de pilotes
Un
nouveau terrain en 1978
Le 11 novembre 1978, symboliquement,
Marius Roche, président de l'aéroclub
et Pierre Theppe sont les derniers a quitter l'aérodrome
des Vennes.
Ce jour là, l'aéroclub de l'Ain s'installe
dans un grand espace tout neuf, aménagé
sur la commune de Jasseron.
L'aéroclub de l'Ain en assurera la gestion
jusqu'en 1993, avant que la ville
de Bourg la reprenne devant le nombre d'activités
croissant de l'aérodrome "Terre des Hommes"
Ce
nouveau terrain, appelé initialement "Bourg-Ceyzériat"
est inauguré officiellement le 20 juin 1980
en présence de Bernard Chanel, maire de Jasseron
et du président Marius Roche.
Le
jeudi 30 août, conjointement avec la municipalité,
l’amicale des Anciens Combattants de Jasseron a
accueilli, au monument aux morts puis à la stèle
du stade, la population pour une commémoration
du soixantième anniversaire de la libération
de la commune.
A cette occasion Raymond Guy, président de l’amicale,
a relaté cette période historique à
travers trois textes.
Voici l’un d’eux :
«
Le 6 juin, le groupe Cornudet
renforcé par celui de Ceyzériat, prend position
au Col de France.
Dans la nuit du 6 au 7 juin, les hommes
valides de la commune abattent les platanes de la route
de Bourg et barrent les chemins d’accès au
village.
Le 22 juin, un premier accrochage a lieu
au pont du Jugnon entre les résistants et des troupes
allemandes venues de Bourg.
Après un court combat, les premiers se replient
sur le terrain de sport, les allemands sur Bourg.
Le lendemain, le 23 juin à 7 heures
du matin, les allemands soutenus par des miliciens reviennent
plus nombreux, traversent Jasseron, et se dirigent vers
le hameau de « France ». Les maquisards se
retirent alors sur la montagne vers la croix des Conches.
L’ennemi s’en prend alors aux maisons Duboclard,
Caillat, Gillet à
France, et les incendie.
Un groupe de l’Organisation de l’Armée
Secrète (OAS) venu de Challes, opère la
relève des résistants de Jasseron.
Le 24 juin à 16 heures un nouvel
accrochage a lieu avec l’ennemi au pont du Jugnon
sur la route de Bourg.
Deux
membres de la résistance sont tués au combat,
le sous-lieutenant Hostache et Guillemot
âgé de 17 ans.
Franzoni est blessé dans le fossé
longeant la maison Péchoux, l’adjudant
Landini, malgré une blessure,
monte aux Combes et meurt par la suite.
Citons aussi Perret, Murtin
et Lakdar. Louis Convert transporte le corps d’Hostache
à la mairie, puis Franzoni au
« four à Chaux » de France, avec l’aide
de Robert Maurice et de Melle Marguerite Pons.
Vers 18 heures, le même jour, les
allemands se regroupent et reviennent à travers
champs aux Carronnières.
Ils abattent Marcel Comte sous les yeux
de sa famille. Jules Débias, qui était
allé voir ses bêtes au pâturages, veut
se mettre à l’abri mais est abattu dans le
Chemin du Moulin, à 50 mètres de chez lui.
Aidés par l’abbé Descotes
et une religieuse, M. Convert relève
le corps de Jules Débias, dont
la fille s’était réfugiée chez
la famille Pauget.
Paul Pauget est emmené comme otage à
Bourg et relâché le soir même.
Le
27 juin, les allemands prennent également en otage
pour la journée Louis Rollet, Robert Maurice,
Armand Péchoux, André et Hubert Débias.
Réarmé, le groupe de Jasseron (Danton)
se divise en trois sous-groupes qui occupent Lucinges,
la Carrière de Meillonnas-Treffort et le Château
de Lapeyrouse.
Le
11 juillet, les allemands attaquent en force de Neuville
à Oyonnax, Dortan et Nantua. Nos maquisards se
replient au-delà de Nantua. »